Ruf T., Kleiche-Dray M. (2018). Les eaux dirrigation du Haouz de Marrakech : un siècle de confrontations des modèles de gestion publics, privés et communautaires. EchoGéo, 01/01/2018, n. 43, p. 1-37.
http://journals.openedition.org/echogeo/15258
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Titre : | Les eaux dirrigation du Haouz de Marrakech : un siècle de confrontations des modèles de gestion publics, privés et communautaires (2018) |
Auteurs : | T. Ruf ; M. Kleiche-Dray |
Type de document : | Article |
Dans : | EchoGéo (n. 43, 01/01/2018) |
Article en page(s) : | p. 1-37 |
Langues : | Français |
Langues du résumé : | Français |
Catégories : |
Thésaurus IAMM IRRIGATION ; GESTION DES EAUX ; HISTOIRE ; PARTIE INTERESSEE ; HAOUZ ; MARRAKECH ; MAROCCatégories principales 06 - AGRICULTURE. FORÊTS. PÊCHES ; 7.3 - Eau. Gestion de l'Eau |
Résumé : | Dans le monde de lirrigation, la région de Marrakech est connue pour lancienneté et la complexité de réseaux de canaux de surface, les seguias, alimentés par les oueds du Haut Atlas et de réseaux de galeries drainantes, les khettaras, qui ramènent en surface les eaux de la nappe phréatique. Dans les années 1970, la gestion de ces ouvrages hydrauliques suivait différents modèles : la gestion coutumière, el urf, qui a subi des modifications à la fois du temps du protectorat et après lindépendance, la gestion publique initiée par le protectorat puis élaborée à partir de barrages et de transferts deau réalisés par lÉtat marocain indépendant et la gestion privée liée aux décisions dexploitation prises par des investisseurs pour pomper directement dans la nappe. Quarante ans après les travaux du sociologue Paul Pascon sur la société composite du Haouz de Marrakech, nous avons cherché ici dans la même veine à comprendre les évolutions spatiales et historiques de ces modèles de gestion, en particulier dans laire daction de lOffice régional de mise en valeur agricole du Haouz, dont P. Pascon fut lun des premiers directeurs. Létude a porté sur trois hydro-systèmes, celui de la Tessaout, du Haouz Central et du NFis dont les trajectoires diffèrent. Elle conjugue lapproche géographique précise des réseaux et lanalyse historique grâce aux archives anciennes que lORMVAH conserve à Marrakech. En instituant un service hydraulique dÉtat, le protectorat a figé les droits deau anciens pour en définir de nouveaux au profit des colons. Nonobstant, si les khettaras ont disparu par tarissement général du fait de la la surexploitation de la nappe, de nombreuses seguias communautaires continuent de fonctionner en 2018, sauf dans la Tessaout où ladministration marocaine a joué sur la rupture totale avec lancienne trame hydraulique et foncière. Le Haouz central dispose dun outil hydraulique nouveau, le canal de Rocade, dont la gestion par quotas ne permet pas de répondre aux besoins des cultures irriguées. Cela a incité ceux qui en avaient les moyens à multiplier les forages dans une concurrence effrénée. Le NFis est larchétype du maintien de la gestion plurielle du Haouz, où différents réseaux anciens et modernes se superposent pour gérer des eaux régulées publiques et communautaires, des eaux non régulées communautaires et des systèmes dextraction privés dans la nappe. Nous montrons ici que tous ces réseaux continuent à être interdépendants malgré une absence de conciliation entre les différents acteurs. Cependant, leurs fonctionnements efficaces, justes et durables nont pu émerger ni dans la démarche bureaucratique historique, ni dans la course daccaparement privée en cours aujourdhui. Construire des communautés dusagers de leau agricole sur la trame géographique des réseaux et prenant en compte leurs singularités historiques est un chantier encore à mener. |
Cote : | En ligne |
URL / DOI : | http://journals.openedition.org/echogeo/15258 |