Ben Soltan I. (2013). Accès au foncier et mode de sécurisation des terres dans les zones arides tunisiennes, cas de Tataouine. Revue des régions arides, 01/06/2013, n. 31 [30 sic], p. 295-302.
http://www.ira.agrinet.tn/imgcommon/files/RRA%2031%20DELZOD.pdf
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Titre : | Accès au foncier et mode de sécurisation des terres dans les zones arides tunisiennes, cas de Tataouine (2013) |
Auteurs : | I. Ben Soltan |
Type de document : | Article |
Dans : | Revue des régions arides (n. 31 [30 sic], 01/06/2013) |
Article en page(s) : | p. 295-302 |
Langues : | Français |
Langues du résumé : | Arabe ; Anglais ; Français |
Catégories : |
Thésaurus IAMM ACCES A LA TERRE ; TERRE COLLECTIVE ; PRIVATISATION ; SECURITE FONCIERE ; GESTION FONCIERE ; TUNISIE ; TATAOUINECatégories principales 04 - DEVELOPPEMENT LOCAL ET REGIONAL ; 4.2 - Foncier |
Résumé : | Depuis le 11ème siècle, lexploitation des ressources naturelles dans le sud-est tunisien sest effectuée sous forme collective. Toutes les terres de la Jeffara et du Dahar étaient des terres collectives : ichtirâkiya. (Louis, 1979). Ce mode de gestion était parfaitement adapté aux contraintes dun milieu fragile et difficile et à une organisation sociale traditionnelle. Cependant, les profondes mutations qua connues le territoire du sud tunisien à partir du 20ème siècle ont fait apparaître un nouveau mode de gestion des ressources naturelles basée sur lindividualisme et la compétition pour lappropriation de la terre, sous limpulsion des politiques foncières (privatisation et sédentarisation) et le choix du libéralisme. A Tataouine, les terres collectives jouent un rôle essentiel dans lévolution socio-économique de la région ; leur importance est liée à lexistence de tribus nomades pratiquant lélevage extensif et qui nécessitait des déplacements fréquents, ce qui ne favorisait pas létablissement de la propriété privée. Laccès à ces terres est régi par des droits traditionnels définis par les collectivités et contrôlé par les conseils de gestion. Cependant, le problème de sécurité foncière nest pas vu sous le même angle par les différents usagers des terres collectives en fonction de leur type dactivité et de leur importance socio-économique. Les agriculteurs ont des intérêts opposés aux agro-pasteurs et pensent que la sécurité foncière doit passer par lattribution à titre individuel des terres, afin de bénéficier des aides et des crédits. Alors que les pasteurs, et notamment les grands éleveurs, sopposent à lidée de partage et trouvent que lexploitation collective des parcours leur assure jusquà présent une bonne sécurité foncière. Les réformes engagées en Tunisie visant à renforcer la sécurité foncière par la généralisation de la propriété privée ont résolu une partie des défaillances caractérisant le système foncier ; il nen demeure pas moins que dautres problèmes importants continuent de freiner le développement socio-économique des régions steppiques. En effet, la dégradation des ressources en eau et en sol, en raison de lextension des emblavures céréalières et des plantations arboricoles sur des terrains fragiles et la multiplication non réfléchie des puits de surface, ainsi que la dégradation des parcours en raison du surpâturage et de la disparition de la gestion rationnelle traditionnelle, ne font quaggraver la situation et détériorer le cadre de vie des populations locales. Ces politiques ont entraîné aussi un accroissement des inégalités entre les agro-pasteurs et des défaillances institutionnelles dues à une superposition des institutions, car le fait tribal reste très important et joue un rôle déterminant dans les stratégies foncières. Au-delà de la sécurité, se pose donc un nouveau problème lié à lexistence de ces différents statuts fonciers (individuel et collectif), qui est le problème de contrôle de la gestion des ressources. En effet, les conseils de gestion, principale institution censée jouer un rôle important dans la mise en valeur des terres collectives et leur gestion, se trouvent incapables dassurer leurs fonctions malgré le succès de leur action pendant lopération de privatisation des terres collectives. Dans ce texte, et à partir denquêtes réalisées dans la région de Tataouine en avril-juin 2008, nous essayerons dapporter un éclairage sur les stratégies foncières à Tataouine, les différents modes daccès à la terre et le problème de la sécurité foncière. |
Cote : | En ligne |
URL / DOI : | http://www.ira.agrinet.tn/imgcommon/files/RRA%2031%20DELZOD.pdf |